Fin du fioul : quelles solutions pour remplacer sa chaudière au fioul ?

Fin du fioul : quelles solutions pour remplacer sa chaudière au fioul ?

C’est effectif depuis le 1er juillet 2022, l’installation d’une nouvelle chaudière fonctionnant au fioul est interdite. Si vous souhaitez remplacer votre chaudière fioul (ou charbon), vous n’avez donc pas d’autres choix que de sortir du fioul et d’installer un chauffage plus écologique. Quelles solutions s’offrent à vous ? Quels sont les avantages et les inconvénients ? Les experts de l’ALEC vous répondent. 

Première priorité : isoler son logement pour réduire ses besoins

Avant de réfléchir au remplacement de sa chaudière au fioul, il est pertinent de réfléchir de façon globale à l’état de l’isolation de son logement. En effet, les déperditions thermiques de votre habitation ont une influence sur vos besoins de chauffage et influencent le dimensionnement de la puissance (en kW) de votre future installation.

La plupart des systèmes récents ont la capacité de s’adapter à de larges plages de puissances (brûleurs modulants pour les chaudières ou technologie Inverter pour les pompes à chaleur). Néanmoins, améliorer l’isolation du logement (toitures, murs, sols, fenêtres et air renouvelé) reste le premier facteur sur lequel il faut intervenir pour réduire ses besoins de chauffage, ses consommations, ses factures d’énergie et surtout d’augmenter réellement son niveau de confort.

Soyez tout de même vigilants :

  • Une pompe à chaleur est plus performante si elle fonctionne sur des régimes bas de température de chauffage (35-45°C). Plus la maison est isolée, et/ou que la surface des émetteurs (radiateurs) est importante, plus ces régimes de température d’eau de chauffage pourront être pratiqués.
  • La puissance des pompes à chaleur est généralement limitée à environ 16 kW.
  • Une étude de dimensionnement de la puissance du système est systématiquement demandée pour mobiliser les aides “coup de pouce chauffage “dans le cadre des Certificats d’Economie d’Energie (CEE).

Avec quelle énergie se chauffer : bois, gaz, électricité ou solaire ?

Si votre logement est équipé d’un réseau hydraulique (radiateurs à eau), anciennement chauffé par la chaudière fioul, il faut idéalement le conserver s’il est en bon état, car c’est un atout. Ce réseau vous permet une souplesse et une liberté car vous pouvez chauffer cette eau avec n’importe quelle énergie (gaz, bois, électricité ou solaire). Si vous retirez ce réseau d’eau pour installer des radiateurs électriques ou une clim’ réversible, cette solution sera presque irréversible.

Des solutions mixtes incluant de l’énergie solaire sont également envisageables pour produire de l’eau chaude pour chauffage et/ou de l’eau chaude sanitaire, en complément du système de production principal fonctionnant au gaz, à électricité ou au bois. Il faut donc définir une solution adéquate en fonction des contraintes du logement (accès aux ressources énergétiques, capacité de stockage, implantation, orientation) et des critères des occupants (budget, espace disponible, entretien, volonté d’autonomie énergétique, etc).

Le prix des énergies, donc le coût de la future facture énergétique, est également un critère important, pour cela vous pouvez consulter notre argus de l’énergie.

La chaudière à condensation au gaz naturel : 

L’installation d’une chaudière à condensation fonctionnant au gaz naturel est une solution particulièrement efficace et stable pour produire du chauffage et de l’eau chaude sanitaire. L’investissement dans une chaudière à condensation reste relativement accessible, malgré l’augmentation du prix du gaz naturel en 2022. L’avantage de cette solution reste un investissement limité (entre 5 000 et 10 000 €) surtout dans ce climat très incertain de crise énergétique. Il conviendra toutefois d’évaluer avec votre chauffagiste l’état du réseau pour mettre en place un régime d’eau à bonne température pour que la chaudière puisse récupérer les condensats. L’installation de ce type de système nécessite au préalable un raccordement au réseau de gaz naturel et il convient de vérifier au préalable si votre secteur d’habitation est desservi en gaz naturel. Le coût d’un raccordement se situe entre 400 à 1 000 euros (variable selon les cas). Vous pouvez étudier votre possibilité de raccordement en effectuant une demande auprès de GRDF.

Pour plus de détails, consultez notre fiche travaux sur la chaudière à haute performance énergétique.

La chaudière biomasse : 

Les chaudières biomasse (granulés, bois-bûches ou plaquettes) sont intéressantes d’un point de vue écologique (13 g/kWh contre 80g/kWh pour l’électricité et 230 g/kWh pour le gaz). Le combustible utilisé est renouvelable et n’aggrave donc que très peu l’effet de serre. Par contre, le prix du combustible est très variable selon la forme, à savoir : bûche ou granulé. La bûche est facilement disponible et reste peu chère. Le granulé est sous tension car subit des contraintes d’approvisionnement et d’augmentation des prix. Concernant l’équipement en lui même, les chaudières biomasse nécessitent toutefois que le logement dispose d’un espace important pour stocker le combustible à proximité de la chaudière (dans un réservoir intégré, un silo ou un local prévu à cet effet).

La choix d’une chaudière à granulés permettra une régulation automatique du système et l’atteinte de performance élevée. La chaudière à bois bûche sera pertinente pour les foyers qui ont la possibilité de s’approvisionner en bois local et qui ne sont pas fermés à la manutention.

Pour plus de détails, consultez notre fiche travaux sur la chaudière biomasse.

La pompe à chaleur (PAC) :

Les pompes à chaleur proposées sur le marché présentent des rendements de plus en plus intéressants. En effet, celle-ci ont la capacité de produire et fournir en moyenne 3 kWh pour 1 kWh électrique consommé. Ce ratio particulièrement attractif permet de réaliser des économies d’énergies substantielles. Cependant, il convient de rester vigilant sur le prix du kWh électrique et de son évolution. Dans le cas d’un système à aérothermie, la performance sera dégradée en cas de température extérieure négative. La pompe à chaleur est donc préférentiellement associée à un autre système (bois, gaz ou parfois fioul…) permettant d’assurer le relais lors des périodes les plus froides de l’année.

Les pompes à chaleur géothermiques présentent un potentiel intéressant car elles captent les calories d’une source «chaude» stable en température provenant de l’eau ou du sol. Les limites restant la faisabilité technique et le coût d’investissement.

Contrairement aux chaudières fioul ou biomasse, la pompe à chaleur ne nécessite pas de stockage du combustible. Cependant, les systèmes bi-blocs (ou split) des PAC air-eau impliquent la présence d’une unité intérieure et d’une unité extérieure (pouvant parfois générer des nuisances acoustiques). Un projet géothermique nécessite quant à lui la réalisation d’un forage vertical ou horizontal.

Pour plus de détails, consultez notre fiche travaux sur la pompe à chaleur.

Combien ça coûte ?

Système

Coût moyen TTC 2022

Chaudière gaz murale

5 000 € à 6 000 €

Chaudière gaz au sol

 7 000 € à 9 000 €

Chaudière bois-bûche

 15 000 € à 20 000 €

Chaudière granulé

 20 000 € à 25 000 €

Pompe à chaleur air-eau

13 000 € à 18 000 €

Solaire thermique

2 000 à 2 500 € / m²

Quels critères pour obtenir des aides ?

Il existe des aides financières pour l’ensemble des systèmes précédemment cités : les primes énergies CEE standard ou “coup de pouce” bonifiées par l’Etat, les aides de l’Anah via les dispositifs Maprimerénov’ ou Maprimerénov’ Sérénité, EcoPTZ et TVA à taux réduit (5.5 %). L’éligibilité et le montant des aides et varient selon le nombre de personnes et le niveau de revenu du foyer.

Pour bénéficier des aides, les travaux doivent être réalisés par des professionnels certifiés RGE dans le domaine de travaux visé. Vous pouvez rechercher des professionnels certifiés sur le site du réseau France Rénov’.

Des critères techniques de performance sont également exigés pour chacun de ces systèmes.

Afin d’étudier plus en détail votre projet et votre éligibilité aux dispositifs, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre conseiller France Rénov’.

Déposer la chaudière et neutraliser la cuve

L’abandon du fioul nécessite de déposer la chaudière mais également de vidanger, neutraliser voire déposer la cuve à fioul.

Pour cela, il faut solliciter un professionnel compétent pour qu’il réalise un dégazage, c’est-à-dire, un test à l’explosimètre et un curage de la cuve. Suite à cette étape, le professionnel vous délivrera un certificat et aura 48 heures pour procéder à la neutralisation de la cuve (remplissage de la cuve enterrée ou découpe et enlèvement de la cuve aérienne). Le professionnel vous fournira une attestation de neutralisation et/ou de dépose de la cuve. Le chauffagiste devra avoir à disposition ces documents afin de pouvoir procéder au remplacement de la chaudière.

La dépose de cuve à fioul fait également partie des dépenses éligibles aux dispositifs de l’Etat : Maprimerénov’ (sous conditions de ressources). Le coût moyen de cette dépose est d’environ 1 000 à 2 000 € TTC.

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