Obligation de rénover les passoires énergétiques, incitations financières, recherche de performance, approche écologique, etc. Pour de nombreuses raisons vous êtes de plus en plus nombreux à vouloir vous engager dans un projet de rénovation globale.
Qu’est-ce que la rénovation globale ? Quelles sont les clés pour réussir votre projet ? Quels sont les points de vigilance ? Et quelles sont les aides financières pour ce type de projet ? Voici les réponses et les ressources pour mener à bien ce type de projet de rénovation énergétique.
Qu’est-ce que la rénovation globale ?
La définition de ce type de rénovation est source de nombreux débats entre les experts du bâtiment. Il faut savoir que dans un logement on dénombre six postes de rénovation énergétique :
- les planchers bas (sol sur terre-plein, plafond de cave, garage, sous-sol ou vide sanitaire) ;
- les murs donnant sur l’extérieur ;
- la toiture (plancher de combles perdus ou rampants ou plafonds de combles aménagés) ;
- les ouvrants (parois vitrées et les portes donnant sur l’extérieur) ;
- la ventilation ;
- les systèmes de production de chaleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.
On peut dire qu’une rénovation globale est une rénovation qui va concerner au moins quatre de ces six postes de travaux de rénovation. L’idéal est bien sûr de traiter ces six postes, en une seule fois ou par étape, ou de s’assurer que les six postes répondent aux exigences de performance actuelles en terme d’efficacité (résistance thermique ou transmission thermique pour les parois, rendement ou efficacité énergétique saisonnière pour les systèmes). On parle alors de solutions « BBC compatibles », c’est-à-dire, répondant aux normes des Bâtiments Basse Consommation.
Il est à préciser que pour les parcours d’aides dites « rénovation globale », il est demandé d’atteindre un gain énergétique minimum de 55 %, avec selon les dispositifs, au moins une action d’isolation. Il est donc obligatoire de commencer par une étape d’ingénierie en faisant réaliser un audit énergétique incitatif par un bureau d’études thermique certifié RGE en maison individuelle. Il est à noter que les travaux engagés et apparaissant dans l’audit correspondent aux critères déterminés par cet audit et soient réalisés par des entreprises également certifiées RGE dans leur domaine de travaux.
La rénovation globale est-elle performante ?
Normalement oui ! Mais aucune performance n’est exigée. Par contre, les dispositifs d’aides financières peuvent vous inciter à descendre en dessous d’un certain niveau de consommation énergétique ou d’atteindre un niveau de performance « BBC » (Bâtiment Basse Consommation), qui correspond à une étiquette énergie B (dans les audits énergétiques). Les travaux prospectifs (Stratégie nationale bas carbone, études de l’Ademe, de l’association négaWatt et du Shift Project), convergent et révèlent qu’il faudrait d’ailleurs rénover massivement les logements (de 600 000 à 1 million de logements par an) à un niveau « Bâtiment Basse Consommation » (BBC) ou équivalent pour réussir la transition énergétique et atteindre la neutralité carbone en 2050.
Dans tous les cas, pour s’assurer de la performance globale des travaux, il faut s’assurer de :
- embarquer les travaux de ventilation mécanique (VMC) dès la première étape de rénovation ;
- traiter ou anticiper les interfaces entre les postes qui peuvent représenter des ponts thermiques (points faibles entrainant un passage privilégié pour les fuites de calories). Par exemple : l’isolation des encadrements de fenêtres (jambages, appuis, caisson de volet), le traitement des balcons ou tout autre élément pouvant créer une discontinuité dans l’isolation, la continuité entre les isolations de la toiture, des murs et des planchers bas ;
- traiter les fuites d’air en soignant l’étanchéité à l’air globale du logement. Les principales sources de fuites dites parasites se situent au niveau des ouvrants, du réseau électrique, trappes, conduits, canalisations, gaines ;
- mettre en place des systèmes d’isolation ou de parements permettant la migration de la vapeur d’eau vers l’extérieur ;
- choisir un système de chauffage performant (étanche) et justement dimensionné (ou modulant) pour les besoins actuels et futurs du logement. L’intégration d’une énergie renouvelable (bois, solaire ou pompe à chaleur) peut aussi être pertinente dans ce cas de figure.
Comment réaliser cette rénovation ?
Idéalement en une seule fois pour assurer la performance globale du fait de la plus grande facilité à prendre en compte et à traiter les interfaces entre elles. La réalisation en une seule fois permet également de mutualiser les coûts et d’optimiser le plan de financement global du projet. Par contre, dans les faits, la majorité des projets se réalise plutôt par étape pour des raisons budgétaires évidentes et/ou d’occupation du site.
Pour vous aider à comprendre les enjeux et les priorités d’actions dans un projet de rénovation globale, des ressources existent telles que la fiche travaux de l’ALEC et le guide de l’ADEME « Travaux par étape : les points de vigilance ».
Pour vous accompagner dans ces projets, n’hésitez pas à faire appel à des :
- bureaux d’études thermiques, qui vous proposent des études et audits énergétiques.
Pour vous aider à y voir plus clair, consultez la fiche pratique de l’ALEC et l’annuaire des pros RGE. - maîtres d’œuvre et architectes de la rénovation énergétique qui vous aideront à définir le projet, établir des plans, un cahier des charges, une consultation d’entreprises, un suivi et une réception des travaux.
Pour les trouver, consultez l’annuaire des pros RGE.
En amont d’un tel projet de rénovation, les conseillers France Rénov’ de l’ALEC peuvent vous accompagner en vous proposant une visite conseil, pour en savoir plus cliquez ICI.
Quelles aides financières ?
Les dispositifs d’aides actuelles incitent de plus en plus à s’orienter vers de la rénovation globale. Par exemple, l’aide de l’État distribuée par l’ANAH « Maprimerénov’ » a augmenté depuis le 1er février pour atteindre des forfaits de 5 000 € ou de 10 000 € (selon les revenus du ménage). Les ménages les plus modestes peuvent bénéficier d’aides plus attractifs avec le dispositif « MaPrimeRénov’ Sérénité ».
En complément des aides de l’État, une autre aide à la rénovation globale très importante peut être sollicitée, mais il faut rester vigilant face aux démarchages et aux propositions de certaines entreprises malveillantes pouvant utiliser des pratiques frauduleuses. En effet, grâce aux primes énergie dites « coup de pouce Rénovation globale » proposées dans le cadre des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), le montant de cette aide peut parfois atteindre des montants très importants : 20 000, 30 000 voire plus de 60 000 €. Pour limiter les arnaques et les effets d’aubaine, l’Etat plafonnera à partir du 1er août le montant de cette aide à 25 000 €. Le montant de l’aide est calculé d’après les résultats d’un audit énergétique, la surface du logement, le mode de chauffage après travaux et les revenus du ménage. Soyez très vigilant car l’audit énergétique doit répondre à des exigences très importantes (voir la fiche de l’ALEC sur les mentions obligatoires), l’auditeur doit être certifié RGE en maison individuelle, les contrôles sur place sont systématiques et les organismes CEE peuvent être très prudents dans le montant de la prime et son versement.
Vous l’avez compris, la rénovation énergétique globale est le type de projet vers lequel il faut tendre, en réfléchissant et en anticipant bien les étapes, pour ne pas pénaliser la performance globale du projet à long terme. Ces rénovations sont des projets qui peuvent être compliqués à mener techniquement et économiquement. N’hésitez donc pas à vous faire conseiller et accompagner, notre Espace Conseil France Rénov’ est là pour vous aider.