Les chaudières fioul bientôt interdites ? Comment les remplacer ?

Les chaudières fioul bientôt interdites ? Comment les remplacer ?

Suite aux propositions de la convention citoyenne pour le climat, le gouvernement vient d’annoncer des mesures réglementaires en faveur de la transition énergétique. Parmi celles-ci figurent l’interdiction progressive des chaudières au fioul et au charbon. A partir de janvier 2022, les chaudières fioul ou charbon dont la durée de vie technique sera atteinte devront être remplacées par d’autres systèmes de chauffage (chaudières gaz ou bois, pompes à chaleur…). L’ALEC vous donne quelques pistes pour vous préparer au remplacement éventuel de votre ancien système de chauffage.

Première priorité : isoler son logement pour réduire ses besoins

La réflexion sur le remplacement de sa chaudière au fioul peut aussi être l’occasion de réfléchir de façon globale à l’état de l’isolation de son logement. En effet, les déperditions thermiques de votre habitation ont une influence sur vos besoins de chauffage et pourront dans certains cas influencer le dimensionnement de votre future installation de chauffage.

La plupart des systèmes récents ont la capacité de s’adapter à de larges plages de puissances (brûleur modulant pour les chaudières ou technologie Inverter pour les pompes à chaleur). Néanmoins, la qualité de l’isolation globale (toitures, murs, sols, fenêtres et air renouvelé) reste le premier facteur sur lequel il faut intervenir pour réduire ses factures d’énergie et augmenter son niveau de confort.

Se chauffer : bois, gaz, électricité ou solaire ?

Si votre logement est équipé d’un réseau hydraulique, votre chaudière fioul pourra éventuellement être remplacée par une solution gaz, biomasse ou électrique. Des solutions mixtes incluant de l’énergie solaire sont également envisageables pour produire du chauffage et/ou de l’eau chaude sanitaire en complément du système de production principal. Il faut donc définir une solution adéquate en fonction des contraintes du logement (accès aux ressources énergétiques, capacité de stockage, implantation) et des critères des occupants (budget, espace disponible, entretien, volonté d’autonomie énergétique…). Le prix des énergies est également un critère important (consultez notre argus de l’énergie).

La chaudière à condensation au gaz naturel : 

L’installation d’une chaudière à condensation fonctionnant au gaz naturel est une solution particulièrement efficace pour produire du chauffage et de l’eau chaude sanitaire. L’investissement dans une chaudière à condensation reste relativement accessible et le prix du gaz naturel reste encore avantageux économiquement. Il conviendra toutefois d’évaluer avec votre chauffagiste l’état du réseau pour mettre en place un régime d’eau à bonne température pour que la chaudière puisse récupérer les condensats. L’installation de ce type système nécessite au préalable un raccordement au réseau de gaz naturel et il convient de vérifier au préalable si votre secteur d’habitation est desservi en gaz naturel. Le coût d’un raccordement se situe entre 400 à 1000 euros (variable selon les cas). Vous pouvez étudier vos possibilités de raccordement en effectuant une demande auprès de GRDF : https://www.grdf.fr/particuliers/comment-raccorder-logement-gaz-naturel.

Pour plus de détails, consultez notre fiche travaux sur la chaudière à haute performance énergétique

La chaudière biomasse : 

Les chaudières biomasse (granulés, bois-bûches ou plaquettes) sont intéressantes d’un point de vue économique et écologique : le prix du combustible est peu cher (voir gratuit) et stable dans le temps, l’énergie utilisée est renouvelable et n’aggrave pas l’effet de serre. Les chaudières biomasse nécessitent toutefois que le logement dispose d’un espace important pour stocker le combustible à proximité de la chaudière (dans un réservoir intégré, un silo ou un local prévu à cet effet).

La choix d’une chaudière à granulé permettra une régulation automatique du système et l’atteinte de performance élevée. La chaudière à bois bûche ou à plaquette sera pertinente pour les foyers qui ont la possibilité de s’approvisionner en bois local.

Pour plus de détails, consultez notre fiche travaux sur la chaudière biomasse

 

 

 

La pompe à chaleur (PAC) :

Les pompes à chaleur proposées sur le marché présentent des rendements de plus en plus intéressants. En effet, celle-ci ont la capacité de produire 2 à 5 kWh pour 1 kWh électrique consommé. Ce ratio particulièrement attractif permet d’envisager de réaliser des économies d’énergies substantielles. Cependant, ce kWh se traduit en euro électrique qui est une énergie relativement chère comparée à d’autres autres énergies. Dans le cas d’un système à aérothermie, la performance sera forcément dégradée en cas de température extérieure négative. La pompe à chaleur est donc préférentiellement associée à un autre système (bois, gaz ou parfois fioul…) permettant d’assurer le relais lors des périodes les plus froides de l’année.

Les pompes à chaleur géothermiques présentent un potentiel intéressant car elles captent les calories d’une source «chaude» stable en température provenant de l’eau ou du sol. Le gros bémol de cette solution est son coût d’investissement qui encore très élevé (20000 € au minimum).

Contrairement aux chaudières fioul ou biomasse, la pompe à chaleur ne nécessite pas de stockage du combustible. Cependant, les systèmes bi-blocs (ou split) des PAC air-eau impliquent la présence d’une unité intérieure et d’une unité extérieure (pouvant parfois générer des nuisances acoustiques). Un projet géothermique nécessite la réalisation d’un forage vertical ou horizontal.

Pour plus de détails, consultez notre fiche travaux sur la pompe à chaleur

Déposer la chaudière et neutraliser la cuve

L’abandon du fioul nécessite de déposer la chaudière, de vidanger et de neutraliser la cuve à fioul.

Avant cela il faut solliciter un professionnel pour qu’il réalise un dégazage, un test à l’explosimètre et un curage de la cuve. Suite à cette étape le professionnel vous délivrera un certificat et aura 48 heures pour procéder à la neutralisation de la cuve (remplissage de la cuve enterrée ou découpe et enlèvement de la cuve aérienne). Le professionnel vous fournira une attestation de neutralisation et/ou dépose de la cuve. Le chauffagiste devra avoir à disposition ces documents afin de pouvoir procéder au remplacement de la chaudière.

La dépose de cuve à fioul fait partie des dépenses éligibles aux dispositifs de l’Etat : Maprimerénov’ et au Crédit d’Impôt Transition Energétique (sous conditions de ressources). 

Combien ça coûte ?

Système

Coût moyen TTC

Chaudière gaz murale

4 500 €

Chaudière gaz au sol

 7 400 €

Chaudière bois-bûche

 13 000 €

Chaudière granulé

 15 000 €

Pompe à chaleur air-eau

13 200 €

Dépose d’une cuve à fioul

1000 à 2 500 €

 

Quels critères pour obtenir des aides ?

Il existe des aides pour l’ensemble des systèmes précédemment cités : les primes énergies “coup de pouce” bonifiées par l’Etat, Maprimerénov’ et/ou les aides de l’Anah, le Crédit d’Impôt Transition Energétique, EcoPTZ et TVA à taux réduit (5.5 %). Le montant des aides et l’éligibilité varie selon le nombre de personnes et le niveau de revenu du foyer.

Pour bénéficier des aides, les travaux doivent être réalisés par des professionnels certifiés RGE dans le domaine de travaux visé. Vous pouvez rechercher des professionnels certifiés sur le site du réseau FAIRE : https://www.faire.gouv.fr/trouvez-un-professionnel

Des critères techniques de performance sont également exigés pour chacun de ces systèmes.

Afin d’étudier plus en détail votre projet et étudier votre éligibilité aux dispositifs, n’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un conseiller FAIRE de votre territoire : https://www.faire.gouv.fr/trouver-un-conseiller.

 

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