Malgré une diminution de la pollution de l’air extérieur constatée ces dernières années, l’air que nous respirons n’est pas toujours de bonne qualité, en particulier dans les zones urbanisées. En effet la pollution aux particules fines est encore responsable aujourd’hui de 48 000 décès chaque année en France et participe toujours à la dégradation de notre environnement (Santé Publique France, 2016).
Afin de limiter la pollution de l’air, préserver votre santé et celle de votre entourage, voici les 5 gestes à adopter en priorité.
1) Limiter/éviter les déplacements motorisés
Le trafic routier est une des sources les plus importantes de pollution urbaine. 40 % des trajets quotidiens effectués en voiture font moins de 3 km et polluent deux fois plus qu’un trajet de grande distance (surconsommation de carburant quand le moteur est froid, arrêts et redémarrages fréquents, concentration de polluants en zone urbaine…).
Aujourd’hui 66 % des déplacements courts en ville sont faits en voiture, contre seulement 8% en transport en commun, 23 % de marche et 3 % en vélo.
Il est important de préciser également que choisir un autre moyen de déplacement permettrait de réduire significativement les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer et de diabète : 30 minutes de déplacement à vélo ou de marche chaque jour réduisent ces risques de 30 %.
2) Bien gérer ses déchets verts et son jardin :
En France, il est interdit de brûler les déchets verts et ménagers à l’air libre. Pourtant, cette pratique très polluante reste fréquente. Brûler des végétaux, surtout s’ils sont humides dégage de nombreuses substances toxiques pour l’homme (particules fines, oxydes d’azote, HAP, CO, COV…). 50 kg de déchets verts brûlés émettent autant de particules qu’une voiture parcourant 13 000 km.
Afin de limiter l’impact les déchets verts, plusieurs solutions sont alors possibles. Commencez par choisir des espèces d’arbres ou des haies ne nécessitant pas (ou peu) de tailles. L’herbe tondue peut être compostée, utilisée pour du paillage ou simplement ne pas être ramassée. Cela permet d’améliorer la fertilité du sol, de limiter l’arrosage et de freiner le développement d’autres herbes. Il est aussi conseillé d’emprunter un broyeur afin d’utiliser les résidus de branchage pour le paillage/compostage. Vous pouvez également apporter vos déchets verts sur les plateformes d’apport volontaire mises en place par les collectivités pour qu’ils soient valorisés (https://www.grandnancy.eu/vivre-habiter/dechets/collectes#c59).
3) Utiliser un chauffage performant
Une partie importante de la pollution de l’air extérieur provient des habitations et des consommations d’énergie liées au chauffage.
Tout d’abord, si le logement est chauffé au gaz, au fioul ou au bois, il est important de bien l’isoler pour éviter la surconsommation. Les anciens systèmes de chauffage de plus de 20 ans ne sont pas assez performants : ils consomment beaucoup d’énergie et sont donc émetteurs de polluants.
Il est alors pertinent d’investir dans un système neuf plus performant ou d’envisager un changement d’énergie avec les solutions de conversion ou d’hybridation (pompe à chaleur (PAC), PAC hybride ou bio fioul).
Le brûlage du bois est responsable de 62 % des émissions de particules fines en France, soit environ 100 000 tonnes de particules émises chaque année. Cette pollution est due à l’utilisation de cheminées ouvertes et de poêles à bois anciens.
Cependant, les appareils à bois récents et bien utilisés sont propres et respectueux de votre santé ! Un appareil récent (ou labellisé Flamme Verte) émet jusqu’à 100 fois moins de particules fines qu’un poêle à bois datant d’avant 2005 et 400 fois moins qu’une cheminée ouverte. Pour votre santé et celle de votre entourage, il est donc primordial de remplacer les anciens appareils de chauffage par de nouveaux dispositifs et de les entretenir régulièrement. Utiliser du bois de qualité et allumer son feu par le haut permet de réduire considérablement les émissions de polluants. (cf : Comment bien se chauffer au bois ?).
4) Consommer de façon durable et responsable
L’agriculture contribue à la pollution de l’air (particules NH3, NOx, COV…). Ces polluants sont majoritairement dus à l’élevage (fumier, lisier), à l’exploitation des sols par l’usage d’engrais azotés et au fonctionnement du matériel agricole.
Pour limiter ces pollutions, il est conseillé de diversifier son alimentation en augmentant la part de céréales, légumes secs, fruits et légumes bons pour la santé et en consommant moins de viande. Evitez les produits sous plastique et privilégiez les produits locaux et de saison (pollutions engendrées par le chauffage des serres). Enfin, on ne le répètera jamais assez, attention au gaspillage afin de limiter les pollutions liées à la production des aliments et au traitement des déchets.
5) Et pour la pollution intérieure ?
Un air purifié et sec se réchauffe plus rapidement qu’un air vicié et humide. Aérer son logement une à deux fois par jour permet ainsi de préserver votre santé tout en faisant des économies de chauffage. Attention à ne pas trop ventiler, au détriment des calories perdues qui entraîneront à l’inverse une surconsommation de chauffage. Aérer de manière transversale 5 min suffit. Idéalement, l’installation d’un système de ventilation mécanique (VMC) performant permet de contrôler et maîtriser les entrées et sorties d’air.
D’autre part, il est conseillé d’éviter les produits en spray et les combustibles (purificateurs d’air, parfums pour toilettes, bougies, encens, désodorisants en bombe…). En effet ces produits qui ont pour but « d’assainir » l’air intérieur ont en réalité l’effet strictement opposé et sont souvent sources de dégradation de la qualité d’air, d’asthme et autres problèmes respiratoires ou de peau des usagers.
Chacun peut donc participer à l’amélioration de la qualité de l’air.
Pour en savoir plus sur la qualité de l’air ou pour connaitre ses indices partout en France, n’hésitez pas à consulter les références :
- L’application déclarative « vigilance atmosphérique » : www.lcsqa.org ;
- Le Système de prévisions sur la qualité d’air Prev’air : http://www2.prevair.org/ ;
- Les associations régionales pour la surveillance de la qualité d’air : www.atmo-france.org